Ce dessin d'enfant trouvé-choisi prend place et ponctue la série de travaux intitulés "Marianne mise à nu". Interrogation physique, littérale du sens du drapeau par le positionnement horizontal ou vertical des bandes, il presente cette distorsion du sens par l'ortographie du mot "drapeau" qui quitte le lieu du drap à même la peau pour enfiler celle du crapaud. Cette métamorphose a lieu par la lettre finale d qui vient, renforcer l'initiale et redoubler la bannière de manière très symétrique: (d)-rapau-(d). Notons que la lettre d est la figure inversée de la lettre p. La mutation du drapaud-crapaud est sous-tendue par ce palindrome vertical p/d. Ainsi le "(d)ra(p)au(d) de France" est-il oscillation sémantique, figure du flottement caractéristique de la toile inscrite dans la langue même. Le crapaud représente aussi, dans le folklore populaire, le prince charmant enfermé dans les oripeaux pas très beaux du batracien qui, pour peu que quelque belle lui donne un baiser, pourra recouver ses traits. Le "drapaud de la France" apparaît alors , sous la plume d'un enfant questionnement d'actualité sur un pays en devenir. Je confie cette note sur une note à un espace intermédiaire, entre celui dédié à l'exposition "Marianne mise à nu" à l'artothèque de Lyon et la revue NOTES de Catherine Jackson. 26 août 2008