<=
C’est mon grand-père Benjamin qui construisit la fabrique à boutons au début des années 1870.../...Les premiers furent réalisés en bois et en os et les plus jolis en corne de vache. IL était possible de se procurer ces deux derniers matériaux pour pratiquement rien auprès des différents abattoirs de la région. Quant au bois, il y en avait partout dans la (?) des alentours qui encombraient la terre et que les gens brûlaient rien que pour s’en débarrasser. Aucun des trois garçons n'avaient envie de se lancer dans les boutons pour lesquels ils avaient hérité le mépris de leur mère mais pas de son pragmatisme. il fredonne dans sa tête : Stormy weather don't know why, got buttons on my fly Got a zipper .." (traduction en note de bas de page : "temps d'hiver/sais pas pourquoi j'ai pas de boutons à ma braguette/j'ai une fermeture éclair" « Je farfouillai dans les livres,j’ouvris les tiroirs du bureau.Dans l’un d’entre eux se trouvait une boïte d’échantillons de boutons du temps du grand-père Benjamin : les disques d’os qui s’étaient transformés en or entre ses doigts et l’étaient restés pendant si longtemps, mais étaient maintenant redevenus de l’os » Margaret Atwood , Le tueur aveugle, 10/18, Paris, 2004,pp.70,71 (Trouvé-choisi par Dominique Truco); 82; 404;562 (Trouvés-choisis par Roger Lahu)