<=
“Celui-là, terne, abîmé sur les bords (d’usure?), ni trop gros, ni trop blanc, discret, qu’on ne montre pas, qui ferme et qui ouvre sans cesse, au fil des années, laborieux, dont on ne sait que dire, qui n’a rien à prouver aux autres, à ceux-là qui se montrent, ostentatoires, cabrés, impudiques. Les boutons de l’ombre, les boutons du dessous, rarement regardés”. Geneviève Bailly "coudre son histoire à un bouton", 1998.
Geneviève Bailly Villeurbanne Le 21 décembre 2005, Chère « Gene », Cette rencontre impromptue Montée de la Grande Côte, en compagnie d’Edwin, a été un vrai plaisir. Elle motive cette lettre qui prolonge la conversation. J’ai ouvert depuis cet été un chantier épistolaire par lequel je restitue aux participants à « coudre son histoire à un bouton », leur texte commenté. Tu as cousu ce bouton blanc sur l’une des premières fiches éditées au MAC en 1998, le chargeant d’une réelle considération pour le modeste. C’est peut-être à ce prix que se forge une conscience politique, à moins que ce ne soit la considération pour l’humain qui amène à regarder un bouton « du dessous » avec compassion ? Je t’embrasse, ainsi qu’Edwin et vous souhaite à tous un très joyeux Noël. Bien amicalement. Michel PS. : En à propos, je te joins une invitation à l’exposition « Ni vu ni connu » où je présente les « secrets de femmes ». Le jour du vernissage, j’y ai fait une rencontre, extraordinaire, d’un homme (...) qui avait été si touché par le témoignage-cousu d’exil de Baya Haddad, exposé au Museum quatre ans auparavant, qu’il avait commencé à collectionner les objets-mémoire personnels en mûrissant le projet de raconter sa vie. Le texte de Baya, que tu avais toi-même accompagnée au vernissage de l'exposition "Chef d’oeuvre, trésors et quoi encore?" est publié dans Zone d’Intention Poétique, p.76. Je l’en informerai prochainement.