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Beaucoup de ceux qui sont en exil n’ont rien pu emporter avec eux. Ni souvenirs, ni affaires, ni photos.” Juste la chemise qu’on portait sur le dos.”, disent-ils. Ici, ils attendent parfois plusieurs années sans avoir le droit d’exister. Ils attendent qu’on leur dise si , oui ou non, ils sont admis sur le territoire européen. Ce sont donc des hommes sans terre qui espèrent un lieu pour se poser et prendre appui. Si on leur dit oui, ils resteront avec nous, ici, en Europe. Si on leur dit non, ils continueront à errer autour du monde et à attendre un peu plus loin. J’ai trouvé ce bouton le 17 avril 2000. Il était enfoncé dans l’herbe abîmée, au pied du foyer d’hébergement provisoire des demandeurs d’asile, à Vaulx-en-Velin. Il était à fleur de terre, rond comme le monde et si petit. Je me suis dit qu’il avait dû tomber d’une chemise de l’un d’entre eux. Je n’ai pas voulu le coudre pour ne pas lui faire perdre le peu de terre qu’il a su s’approprier dans son exil. Cecilia de Varine